
Promouvoir la santé en réduisant le bruit
Fév.. 2019Politique globale de santé
Lärm kann erhebliche Gesundheitsprobleme verursachen. Le bruit peut causer d’importants problèmes de santé. Les personnes touchées peuvent souffrir de troubles du sommeil, de dépression et de maladies cardiovasculaires. La réduction du bruit passe par une collaboration entre les offices fédéraux impliqués et d’autres acteurs.
En Suisse, environ un million de personnes est exposé jour et nuit au bruit du trafic routier. Une personne sur 100 est perturbée par le bruit des chemins de fer pendant la journée, une sur 50 la nuit. Beaucoup de personnes sont aussi exposées au bruit des avions en Suisse. Au total, 20 à 25 % de la population vivent dans des lieux où la valeur limite est dépassée le jour ou la nuit – voire les deux (voir images).
Le bruit nuit à la santé de l’être humain de diverses manières : il déclenche des réactions nerveuses et favorise la libération d’hormones du stress comme l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol. Il peut en résulter des problèmes de sommeil, un risque accru de maladies cardiovasculaires, de dépressions, de diabète, de surpoids et de problèmes cognitifs chez l’enfant. Le bruit nuit à notre santé même lorsque nous n’en avons plus conscience, notamment pendant le sommeil. Cela a des conséquences : en Suisse, on estime que le bruit du trafic routier, ferroviaire et aérien est à l’origine de 2,6 milliards de francs de frais de santé par an. Les conséquences à long terme du bruit sur la santé sont par ailleurs largement méconnues.
Environ 500 décès d’origine cardiovasculaire par an
L’étude SiRENE (Short- and Long- Term Effects of Transportation Noise Exposure) a été menée de 2013 à fin 2017 sous la direction de Martin Röösli, professeur d’éco-épidémiologie à l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse à Bâle, pour mettre à jour les connaissances disponibles sur les répercussions du bruit sur l’être humain.
Cette équipe de chercheurs a étudié les conséquences du bruit du trafic routier, ferroviaire et aérien sur la santé et notamment sur le système cardiovasculaire et le sommeil, en combinant études épidémiologiques basées sur des enquêtes dans toute la Suisse et études expérimentales réalisées dans un laboratoire du sommeil.
Voici quelques résultats :
• Environ 13 % de la population sont fortement gênés par le bruit et 9 % estiment que leur sommeil est fortement perturbé par le trafic.
• Au même niveau sonore moyen, les individus sont trois fois plus nombreux à se sentir gênés par le bruit du trafic aérien que par celui du trafic routier ou ferroviaire.
• En Suisse, le bruit du trafic est à l’origine d’environ 500 décès supplémentaires d’origine cardiovasculaire et de 2500 cas de diabète par an.
Les résultats de l’étude scientifique serviront de base pour contrôler les niveaux sonores limites fixés dans l’ordonnance suisse sur la protection contre le bruit.
Élaboration commune d’un plan de mesures
Le Conseil fédéral a aussi reconnu le problème et adopté en juin 2017 un « Plan national de mesures pour diminuer les nuisances sonores » qui a été élaboré par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), de concert avec les offices fédéraux du développement territorial (ARE), de l’aviation civile (OFAC), de la santé publique (OFSP), de la protection de la population (DDPS) et des routes (OFROU). Le plan de mesures comprend plusieurs axes prioritaires : une lutte plus ciblée contre le bruit à la source, la promotion de la tranquillité et de la détente dans le développement urbain, la modernisation du suivi du bruit et l’information de la population. Les mesures proposées devraient être concrétisées dans les années à venir.
Le recours à des revêtements phonoabsorbants sur les routes a p. ex. un effet positif en réduisant le niveau sonore de 6 à 7 décibels. Le bruit des pneus des voitures et des camions couvre celui du moteur à partir de 25 km/h environ. Une étude de l’OFEV prouve que les revêtements phonoabsorbants les plus efficaces entraînent une réduction du bruit routier qui équivaut à une diminution de 85 % du trafic. Fin 2018, on comptait environ 1700 km de route recouverts de ces nouveaux revêtements dans toute la Suisse. Alors qu’on les trouve déjà sur de nombreux axes de Suisse romande, le canton d’Argovie joue un rôle précurseur en Suisse alémanique en prévoyant d’équiper toutes ses voies en agglomération de revêtements phonoabsorbants. Leur secret : une structure superficielle fine d’une granulométrie maximale de 4 mm et une teneur élevée en vides correspondant à au moins 12 % du volume. D’autres mesures connues de longue date sont notamment l’installation de murs antibruit et les réductions de vitesse.
Des rails silencieux
Avec l’achat de matériel roulant plus silencieux, les CFF ont aussi déjà pris certaines initiatives pour réduire les immissions sonores. L’accent est désormais mis sur le développement d’infrastructures peu bruyantes et l’incitation à l’utilisation de wagons de marchandises plus silencieux. Quant au trafic aérien, les autorités veulent le rendre plus silencieux en introduisant notamment des taxes de décollage et d’atterrissage définies en fonction du bruit ou en optimisant les procédures d’approche et de décollage.
L’information de la population peut par ailleurs aussi contribuer à réduire le bruit. Les pneus larges des voitures de sport et des SUV sont p. ex. nettement plus bruyants que des pneus plus fins.
Contact
Esther Walter, section Politique nationale de la santé,
Martin Röösli, département Expositions environnementales
et santé Swiss TPH,
www.sirene-studie.ch (uniquement en allemand)