Pour une prévention du suicide efficace: état des lieux et perspectives

Malgré l’importance de cette problématique de santé publique et son impact délétère sur l’entourage, la question du suicide reste encore largement taboue et complexe à aborder tant dans la population générale qu’au sein des professionnels de la santé et du social.

Chez la thématique du suicide est en lien avec des questionnements personnels sur sa propre mort, l’histoire individuelle étant souvent marquée, à un moment ou à un autre, par la souffrance psychique. Elle vient également interroger les valeurs morales et les postures de jugement qui peuvent en découler. Par ailleurs, de nombreuses « idées reçues » au sujet du suicide circulent dans la population. Nous pouvons citer comme exemple les deux affirmations suivantes qui sont erronées : « il est dangereux et délétère de parler de suicide avec une personne en souffrance » et « le taux de suicide ne fait qu’augmenter en Suisse ces dernières années ».

Le suicide n’est pas une fatalité, et sa prévention est efficace, mais peu de gens savent comment y contribuer, alors que des moyens simples peuvent être accessibles à tous et toutes. Il existe de multiples pistes d’action en termes de prévention et de traitement spécifique. Nous pouvons citer plusieurs axes développés par le GRPS :

• des formations sur sa propre posture et ses propres réactions face à une personne en souffrance suicidaire dispensées aux professionnels et professionnelles du domaine de la santé et du social (formation brève Faire face au risque suicidaire)
• des actions de prévention ciblées auprès de certaines populations (sensibilisation en milieu scolaire en coll. avec l’association Stop Suicide)
• la mise en place de dispositifs thérapeutiques spécifiques à la prise en soins après une tentative de suicide (la thérapie brève ASSIP)
• le monitoring des conduites suicidaires (Observa- toire romand des tentatives de suicides, ORTS)

Ces axes d’intervention nécessitent d’importants efforts en matière de ressources humaines et ont des coûts financiers ; ils doivent également s’accompagner d’une recherche appliquée dans le domaine de la prévention du suicide.

Nous espérons vivement que les efforts consentis par l’OFSP depuis l’élaboration du Plan d’action national seront soutenus plus activement par les instances dirigeantes (fédérales et cantonales) à l’avenir via des moyens spécifiques alloués tant au domaine de la santé qu’à l’ensemble du réseau.