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Prévention coordonnée du suicide: des interactions entre de nombreux acteurs

Édition n° 136
Déc.. 2022
Prévention du suicide

En Suisse, de nombreux acteurs s’engagent sur le terrain de la prévention du suicide à l’échelon national, cantonal ou communal – ONG, fondations, acteurs du monde économique, du secteur de la santé ou social, etc. Cette large palette d’acteurs nécessite une mise en réseau renforcée.

Une fructueuse prévention du suicide suppose l’engagement commun de nombreux acteurs. Cet engagement a contribué à diverses avancées au cours des dernières années. Il reste toutefois beaucoup à faire, comme le montre le bilan intermédiaire de la mise en œuvre du Plan d’action national pour la prévention du suicide réalisé par Infras en 2021, sur mandat de l’OFSP (voir l’éditorial).

Implication de plusieurs offices fédéraux

Au niveau fédéral, la mise en œuvre du plan d’action est placée sous la responsabilité de l’OFSP, qui sou- tient les divers acteurs par des activités de mise en réseau et de coordination, ainsi qu’en élaborant des bases de connaissances. D’autres offices contribuent à la prévention du suicide : par exemple, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) veille depuis des années à développer les compétences médiatiques des jeunes et représente à ce titre un important acteur dans la mise en œuvre de la mesure du plan d’action «Sensibiliser et soutenir les jeunes à une utilisation responsable et respectueuse d’Internet et des moyens de communication numériques». De son côté, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a publié en 2022 un rapport sur la prévention du suicide dans les centres fédéraux pour requérants d’asile de Suisse romande.

Renforcement des activités cantonales

De nombreux cantons s’engagent également dans la prévention du suicide, tantôt explicitement, tantôt de manière implicite en concentrant leurs efforts sur la promotion de la santé psychique (qui fait aussi partie du plan d’action pour la prévention du suicide). Une prévention explicite du suicide est par exemple en place dans le canton de Zurich, où elle fait l’objet d’un programme à part entière. « Dans l’idéal, la prévention du suicide comportera plusieurs champs d’action, avec à chaque fois des acteurs différents », comme l’explique Martina Blaser, responsable de ce programme prioritaire, «car les suicides ou tentatives de suicide sont une problématique multicausale. Un programme cantonal interdirectionnel permet de regrouper ces tâches variées en vue d’une mise en œuvre systématique. Le canton de Zurich l’a prouvé depuis 2015.» La prévention du suicide à Zurich couvre un large champ d’activités, qui vont d’activités étendues de relations publiques jusqu’à la formation continue des spécialistes, en passant par des projets de prévention du suicide basés sur des méthodes spécifiques.

Dans d’autres cantons, la prévention du suicide fait l’objet de conventions de prestations, comme en Argovie, où l’association Suizid-Netz Aargau effectue un travail d’information et de sensibilisation ciblé et lance des offres spécifiques (avec le soutien du programme d’action cantonal Santé psychique). « Une offre coordonnée et efficace a été créée au fil des ans», explique Vilma Müller, directrice du programme prioritaire Santé psychique argovien. « Chaque année, deux ou trois offres de formation sont prévues pour nos multiplicateurs, comme les travailleurs sociaux en milieu scolaire ou les services d’aide et de soins à domicile. Nous proposons désormais un cours didactique en ligne sur l’importance de la communication «Reden ist Gold – Schweigen ist gefährlich», afin d’amener les professionnels à reconnaître les risques et à entrer en contact avec les personnes suicidaires. Nous lançons encore pour le grand public des manifestions ponctuelles liées à la journée mondiale de la prévention du suicide.»

Engagement de la société civile

La société civile joue elle aussi un rôle important. Ainsi, Stop Suicide, ONG romande, anime des ateliers de prévention avec les adolescents ou des cours pour les professionnels. « Nous sommes aussi actifs dans les médias sociaux, ou nous organisons des rencontres sportives ou culturelles à des fins de sensibilisation», explique Léonore Dupanloup, responsable de la communication et de la prévention médias. « Nos actions visent à briser le tabou du suicide, à promouvoir l’entraide et la bienveillance, ainsi qu’à faire connaître les offres d’aide dans le domaine de la santé psychique. »

Nécessité d’une mise en réseau accrue

Il est souvent difficile en Suisse d’amener les nombreux acteurs de la prévention du suicide à collaborer, bien qu’il s’agisse d’une condition essentielle pour la mise en œuvre commune du plan d’action, en raison du manque de ressources, des structures fédéralistes ou de compétences à géométrie variable. L’analyse de l’état de la mise en œuvre l’a confirmé: il s’agira à l’avenir de développer les coopérations et la mise en réseau des acteurs, ainsi que de mieux exploiter le potentiel de synergies entre les nombreuses offres existantes.

Liens

Contact

Esther Walter
section Politique nationale de la santé

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