A problèmes globaux, stratégies globales et mise en œuvre nationale
Nov.. 2011International
Alimentation et activité physique. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les maladies non transmissibles (diabète, maladies cardio-vasculaires, cancer et maladies respiratoires chroniques) ont causé 65% de l’ensemble des décès dans le monde en 2008. L’augmentation de ces maladies et leurs incidences sur le système sanitaire et social ainsi que sur l’économie constituent un défi majeur pour de nombreux pays.
Cette situation est due principalement au mode de vie actuel. Cinq des sept facteurs de risque essentiels de maladies non transmissibles sont liés à l’alimentation et à l’activité physique: hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé dans le sang, surcharge pondérale, faible consommation de fruits et de légumes et sédentarité. Les deux autres facteurs sont le tabagisme et la consommation problématique d’alcool.
Pour contrecarrer cette tendance, l’Assemblée générale des Nations Unies a convoqué, les 19 et 20 septembre 2011, une réunion de haut niveau à New York sur le thème des «maladies non transmissibles». L’enjeu de ce Sommet de l’ONU sur la question est de développer des solutions efficaces et globales contre la progression continue des maladies non transmissibles.
Facteurs de risque surpoids et obésité
Depuis des années déjà, la promotion d’un mode de vie sain pour prévenir les maladies non transmissibles est un objectif essentiel tant pour l’Union européenne (UE) que pour l’OMS. En Europe, le nombre de personnes souffrant de surpoids et d’obésité est en croissance. Aujourd’hui, la plupart d’entre nous absorbent trop de calories et ont une activité physique trop faible. C’est pourquoi l’OMS et l’UE ont fait d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière une priorité clé de leur politique de santé.
Organisation mondiale de la Santé
En mai 2004 déjà, l’OMS avait approuvé la Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé et incité les gouvernements à l’adapter à leur situation nationale. Deux ans plus tard (novembre 2006), les ministres européens de la santé adoptaient, à Istanbul, la Charte européenne sur la lutte contre l’obésité. En mai 2010, les recommandations de l’OMS sur la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées destinés aux enfants étaient approuvées par les gouvernements. L’objectif de ces recommandations est de réduire les effets de la commercialisation et de la publicité ciblant les enfants pour des aliments et des boissons riches en graisses saturées, en acides gras trans, en sucre libre ou en sel.
Union européenne
En mai 2007, la Commission européenne approuve le Livre blanc intitulé «Une stratégie européenne pour les problèmes de santé liés à la nutrition, la surcharge pondérale et l’obésité» dans lequel elle formule une stratégie axée sur des partenariats efficaces. Parmi les objectifs essentiels, on compte notamment une plus forte responsabilisation, l’amélioration de l’information des consommateurs, la reformulation des aliments (moins de sel, moins de sucre et meilleure qualité de graisses), une meilleure politique de suivi et la promotion de la recherche. Le lancement de la plateforme d’action européenne «Alimentation, activité physique et santé» propose un forum aux décideurs des milieux de l’industrie alimentaire, du commerce de détail, de la publicité et aux organisations actives dans le domaine de la santé. Par ailleurs, un groupe de haut niveau a été créé, constitué de représentants des gouvernements de tous les Etats membres. Ce groupe veille à l’échange rapide des connaissances et des expériences, en vue de résoudre les problèmes liés à l’obésité. En 2009 et 2010, le groupe de haut niveau a prié la Commission de convoquer des experts pour préparer les bases des initiatives suivantes: la Stratégie sel (2008/2009) et la Stratégie cadre pour réduire la teneur en graisses et en sucre (y compris restauration collective) dans les aliments (2010/2011). L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’occupe non seulement de questions classiques de sécurité des aliments, mais aussi de questions touchant à la nutrition, p. ex. l’agrément de réclames concernant la santé et les recommandations en matière de substances nutritives.
Mise en œuvre en Suisse
La Suisse a activement participé aux développements de stratégies internationales de l’OMS et de l’OMS Europe. La Charte de l’OMS Europe, la Stratégie de l’OMS et le Livre blanc de l’UE ont constitué une base essentielle dans l’élaboration du Programme national alimentation et activité physique 2008-2012 (PNAAP) et servent de repères dans la phase de mise en œuvre. Les informations récoltées auprès de l’EFSA et du groupe de haut niveau auquel la Suisse participe passent dans les projets et les stratégies suisses et dans les recommandations du PNAAP. La «Stratégie sel» suisse est un bon exemple de la manière dont les recommandations de l’OMS et la Stratégie sel mondiale de l’UE ont conduit à une stratégie nationale.
La consommation excessive de sel de cuisine augmente le risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaire. C’est pourquoi l’OMS recommande dans son rapport technique «Diet, nutrition and the prevention of chronic diseases» de consommer moins de 5 g de sel par jour. En Suisse, la consommation moyenne, estimée à environ 10 g par personne et par jour, dépasse largement cette valeur.
Les responsables sont avant tout les aliments transformés tels que le pain, le fromage, les saucisses et autres produits carnés, les soupes et les plats précuisinés qui contribuent de manière insidieuse à l’apport de sel. L’objectif est de faire baisser, d’ici 2012, la consommation de sel de 16% (4% par an) et d’atteindre ainsi une moyenne de 8 g par jour et par personne. A plus long terme, il s’agit d’atteindre les 5 g par jour recommandés par l’OMS.
La mise en œuvre de cette «Stratégie sel» en Suisse est censée contribuer à réduire de manière notable l’hypertension, à augmenter la qualité de vie et à améliorer la santé de la population. La mise en œuvre est placée sous l’égide d’actionsanté.
Contact
Liliane Bruggmann, cheffe de la Section Nutrition et activité physique, liliane.bruggmann@bag.admin.ch