Radiation Portal Switzerland : projet phare en matière de numérisation

En Suisse, une autorisation est nécessaire pour utiliser des rayonnements ionisants en médecine, dans l’industrie et la recherche. Ainsi, un hôpital doit déposer une demande auprès de l’OFSP avant de mettre en service un nouvel appareil radiologique. En effet, ce type d’appareil émet des rayonnements ionisants pouvant endommager les tissus humains voire provoquer un cancer. L’OFSP autorise et surveille l’utilisation de substances radioactives ainsi que les installations produisant des rayonnements ionisants. Il contrôle également que les exigences légales et les normes techniques sont respectées. En 2021, il a introduit le Radiation Portal Switzerland (RPS) qu’il a développé en une plateforme numérique moderne qui simplifie la procédure d’autorisation pour toutes les parties concernées, la rend plus efficace et améliore la qualité des données. 

RPS est accessible à toutes les entreprises qui travaillent avec des rayonnements ionisants ou des sources radioactives : hôpitaux, instituts de radiologie, laboratoires, cabinets médicaux et dentaires, etc. Aujourd’hui, 11 000 entreprises se partagent environ 26 000 autorisations. Des autorités de surveillance telles que la Suva, l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) ainsi que les directions cantonales de la santé et les pompiers utilisent aussi RPS. Tous ces acteurs disposent ainsi d’une application moderne servant à la fois de portail de demande, de déclaration, d’information et d’outil de surveillance. 

Les entreprises peuvent déposer leur demande facilement et rapidement dans RPS par voie électronique. Elles disposent à tout moment d’une vue d’ensemble des autorisations, des déclarations, des charges et des affaires en suspens et peuvent facilement introduire des modifications. Outre la réduction de la charge de travail et l’amélioration de la qualité des données, l’avantage réside dans le fait qu’elles peuvent gérer toutes les activités liées à leurs autorisations via le portail et qu’elles n’ont plus besoin d’un autre outil. Autre avantage : il faut saisir les données seulement une fois (once only). 

RPS se caractérise par un haut degré d’automatisation, notamment en ce qui concerne les validations (p. ex. contrôle de l’exhaustivité des demandes), ce qui réduit la charge de travail. D’autres optimisations de processus, comme la réduction des temps d’attente et de traitement, permettent également de réduire le volume de travail. La numérisation s’est avérée nécessaire car l’OFSP doit assumer des tâches toujours plus nombreuses et complexes en matière de radioprotection, avec des ressources qui n’évoluent pas. Le système RPS montre comment l’automatisation de tâches routinières permet de libérer des capacités pour des activités plus ardues. La sécurité et la protection des données demeurent une priorité absolue et sont garanties, entre autres, par des identités numériques et des profils d’utilisateurs basés sur les rôles.

RPS est très apprécié des utilisateurs en tant que portail numérique : sur la base de 3236 évaluations (à la fin du mois de janvier 2025), il a obtenu 4,26 étoiles sur 5. La bonne vue d’ensemble du programme, les instructions claires et la convivialité en constituent les points forts. Ce niveau élevé de satisfaction est dû au fait que la Suva ou des représentants de la médecine, de l’artisanat et de l’industrie ont été impliqués dès le début du processus de développement.

RPS fait partie du programme de numérisation « ePortails Santé et Environnement » (ePSE). Le regroupement de différents projets au sein de l’ePSE favorise l’exploitation de synergies et le transfert des fonctions existantes à d’autres projets. Ainsi, d’autres applications de radioprotection ont pu tirer profit de RPS, par exemple la base de données du radon ou le portail d’annonce pour les manifestations avec rayonnement laser. Des interfaces sont développées actuellement pour permettre un échange de données sécurisé entre les différents systèmes. L’intégration du programme ePSE dans DigiSanté devrait permettre à d’autres projets de profiter de ces expériences.