Progrès importants vers une meilleure santé en milieu carcéral

Le risque pour les détenus de contracter une maladie infectieuse telle que le VIH/sida, l’hépatite ou la tuberculose est sensiblement plus élevé en milieu carcéral qu’en milieu libre. C’est pourquoi la CCDJP et la CDS ont adopté des recommandations communes pour lutter contre les maladies infectieuses en milieu carcéral. Ces recommandations ont été élaborées dans le cadre du projet «Lutte contre les maladies infectieuses en milieu carcéral» financé par l’Office fédéral de la santé publique. Leur mise en œuvre offre au personnel de santé exerçant en milieu carcéral une base de travail importante dans le domaine de la prévention.   

Traduire, informer, former
Quelques exemples de recommandations: assurer la communication interculturelle entre le personnel médical et les détenus, notamment en recourant au service national d’interprétariat téléphonique. Donner aux détenus la possibilité de bénéficier d’une information uniforme et suffisante sur les risques et les moyens de se protéger des maladies infectieuses, et mettre à la disposition du personnel carcéral des standards et des protocoles pour aborder les maladies infectieuses et les thèmes paramédicaux (questionnaires d’entrée, transfert de données, etc.). Toutes les institutions de l’exécution des peines doivent permettre à leur personnel de participer aux cours offerts par le Centre suisse de formation pour le personnel pénitentiaire (CSFPP) concernant les questions médicales, et notamment les maladies infectieuses en milieu carcéral.
L’objectif des recommandations est de favoriser une harmonisation des soins dans toutes les institutions pénitentiaires de Suisse, de promouvoir un dialogue supracantonal et interdisciplinaire et de mettre en œuvre le principe d’équivalence. Cela requiert que les personnes détenues aient accès aux mêmes offres de prévention, de dépistage et de thérapie que les personnes en milieu libre.

Collège interdisciplinaire en activité
La CCDJP a en outre décidé d’instaurer un collège d’expert-e-s de l’exécution des peines et de la santé qui doit garantir la pérennité des résultats du projet. Ce collège a déjà entamé son travail et doit être soutenu, à l’avenir, par un secrétariat permanent. Il poursuivra le développement des recommandations sur la base des futurs résultats de la recherche et mettra à disposition des supports de formation pour le personnel pénitentiaire ainsi que du matériel d’information pour les détenus. Par ces mesures, les deux Conférences gouvernementales créent une plateforme nationale reconnue pour les questions de santé dans l’exécution des peines dont l’objectif est de soutenir les cantons dans la réalisation de leurs tâches et de fournir ainsi une contribution  à la santé publique.