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Promotion de l’activité physique au cabinet médical

Édition n° 86
Mai. 2011
Détection et intervention précoces

4 questions à Raphaël Bize. Un entretien avec le responsable du projet PAPRICA (Physical Activity Promotion in Primary Care), qui s’engage dans les cantons de Vaud et de Neuchâtel en faveur de la promotion de l’activité physique dans les cabinets médicaux – pour prévenir le surpoids et l’obésité. Après l’obtention de son titre de spécialiste FMH en médecine interne, Raphaël Bize a suivi une formation en prévention et santé publique, notamment à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Lausanne et auprès d’un laboratoire de recherche sur la promotion de l’activité physique à Aberta au Canada.

Quel est le principe du projet PAPRICA?

En mettant à disposition des médecins une formation et des outils orientés vers la réalité de leur pratique au cabinet médical, le projet PAPRICA a pour objectif de faciliter l’intégration du conseil en matière d’activité physique à la culture, aux connaissances et au savoir-faire clinique des médecins de premier recours en Suisse.

Comment et pourquoi ce projet a-t-il vu le jour?

Les expériences antérieures aux niveaux suisse et international ont mis en évidence le fait que l’implication très précoce des médecins praticiens dans l’élaboration et le développement d’un tel projet favorisait beaucoup son adoption par la suite. C’est donc en collaboration avec le Collège de médecine de premier recours que la Policlinique médicale universitaire de Lausanne, l’Office fédéral du sport de Macolin, et l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive de Zürich ont conduit de manière itérative des entretiens individuels et en groupe auprès de médecins praticiens. Ces entretiens, ainsi que des sondages effectués auprès de patients, ont guidé l’élaboration d’une première version d’un manuel de formation et d’une brochure pour les patients. Après une série de tests dans des cabinets médicaux, une version définitive du matériel a pu être développée (cf. www.paprica.ch). Le deuxième volet du projet a consisté à concevoir et à tester une formation de quatre heures destinée aux médecins.

Comment se manifeste l’intérêt des médecins pour une formation au conseil en activité physique?

Ce ne sont pas moins de 150 médecins qui ont participé aux formations PAPRICA jusqu’à présent. Ceux-ci sont en grande majorité convaincus de l’utilité de promouvoir des comportements favorables à la santé auprès de leurs patients. Ils doutent par contre de leur efficacité à rendre des personnes très sédentaires plus actives. Il y a donc de fortes attentes vis-à-vis de la formation pour que celle-ci leur permette de se sentir plus à l’aise et efficaces dans leurs conseils. Le matériel de formation vient d’être traduit en allemand, et des démarches sont actuellement en cours pour implémenter PAPRICA en Suisse alémanique.

Quel est l’apport de cette formation dans le cadre de la prise en charge des problèmes de santé liés au surpoids et à l’obésité?

La formation se veut très pratique. En dehors des aspects théoriques qui sont abordés de manière brève et ciblée, une heure est consacrée à l’identification et à la pratique des techniques de l’entretien motivationnel. Une deuxième heure est consacrée à la pratique d’activités physiques adaptées, au travers desquelles les médecins peuvent identifier les sensations corporelles liées aux différentes intensités d’effort. Cet atelier permet aux médecins de saisir le côté relatif de l’intensité d’un effort, puisque certains atteignent déjà une intensité modérée en marchant à leur vitesse naturelle, alors que d’autres doivent marcher très rapidement, voire courir légèrement. Cette prise de conscience est particulièrement appréciée par les médecins qui y voient un argument convaincant pour encourager et valoriser la réalisation d’efforts, même en apparence modestes, par leurs patients obèses.

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