En route vers la liste de médication électronique
Oct.. 2023Le dossier électronique du patient
Les choses paraissent plus simples qu’elles ne sont : pour avoir un aperçu électronique de tous les médicaments, il faut enregistrer les données dans un format structuré. Les bases légales nécessaires pour y parvenir sont entrées en vigueur le 1er juin 2023. Il reste toutefois beaucoup à faire.
Parmi les principales applications d’un dossier électronique du patient (DEP) figure un aperçu de tous les médicaments à prendre. Afin que les patients – et les professionnels de la santé qui prescrivent et remettent les médicaments – aient en tout temps accès à l’état actuel de la médication, un groupe de travail a commencé dès 2017 à définir des formats d’échange. Ces formats garantissent que les données de médication puissent être lues sans erreur par les différents systèmes informatiques des hôpitaux, des cabinets de médecine de famille et des pharmacies, traitées si nécessaire puis réenregistrées dans le DEP.
Des interactions entre plusieurs formats d’échange sont prévues dans le DEP, afin par exemple qu’une fois la décision thérapeutique prise, des ordonnances électroniques puissent être émises pour les médicaments nécessaires. Or l’architecture des données en cours d’élaboration est loin d’être triviale – elle est même unique au monde. « Nulle part ailleurs une solution comparable n’est en place », souligne Patrick Jolo, collaborateur scientifique de eHealth Suisse participant au développement d’une infrastructure de données adéquate.
Comme la fin des travaux de développement n’est pas encore en vue, l’introduction de la cybermédication s’effectue en plusieurs étapes. S’il est possible depuis le début du DEP de stocker par exemple des documents sur la médication au format PDF, la deuxième phase a débuté le 1er juin 2023. En effet, les bases légales entrées en vigueur à cette date permettent un stockage structuré des données de médication dans le DEP. Autrement dit, les données peuvent désormais faire l’objet d’un transfert numérique.
Dans ce contexte, la FMH et pharmaSuisse mènent un projet d’ordonnance électronique applicable au niveau suisse, avec l’accompagnement d’eHealth Suisse. Il s’agit de développer un système permettant de prescrire électroniquement un médicament et d’en obtenir la remise avec un code QR. L’ordonnance électronique doit être à l’abri des falsifications – et, dans un premier temps, pouvoir être remise dans n’importe quelle pharmacie non seulement au format électronique, mais aussi sur papier. En cas de mise en œuvre fructueuse de l’ordonnance électronique, la collaboration deviendra plus simple pour tous les protagonistes. En outre, tout indique que comme les ordonnances gagneront en lisibilité, les risques d’erreur de médication diminueront – et donc que la sécurité des patients s’améliorera.