Meilleure qualité grâce à eHealth: rêve ou réalité?
Sep.. 2012Le numérique au service de la santé
eHealth. La Stratégie «eHealth Suisse» doit créer davantage de sécurité et de qualité dans le domaine de la santé suisse, en mettant en réseau tous les acteurs importants et leurs systèmes de TI et en permettant d’accéder en tout lieu et à tout moment aux données de santé nécessaires. Pour les patientes et les patients, cela signifie: «Mes données de santé. Au bon moment, au bon endroit.»
Les individus sont toujours plus mobiles – changeant de canton, de caisse-maladie, de médecin ou voyageant à l’étranger. Dans certaines situations de traitement, les informations requises font défaut ou doivent être rassemblées en toute hâte. La mise en réseau électronique peut sensiblement contribuer à rendre les bonnes informations disponibles au moment décisif. Par «eHealth» (cybersanté), on entend le regroupement des différents services en ligne dans le domaine de la santé. Des outils électroniques soutiennent les processus et la communication, et mettent en réseau les acteurs concernés – patients, médecins, thérapeutes, assurances, laboratoires, pharmacies, hôpitaux et personnel soignant, etc.
«eHealth» vise à mettre en réseau le grand nombre d’acteurs et leurs systèmes de TI et à rendre utilisables les milliards de données qui, aujourd’hui, sont archivées en partie sous forme papier et en partie déjà sous forme électronique, à long terme dans un processus de traitement. Le dossier électronique du patient (voir article p. 5) servira à concrétiser cette vision. Les processus électroniques soutiennent tous les acteurs dans l’accomplissement de leurs tâches et sont également un pilier fondamental de «eHealth». Le but est de créer davantage de sécurité et de qualité dans le domaine de la santé et, à plus long terme, de contribuer à stabiliser les coûts. Chaque citoyen doit pouvoir se dire: «Mes données de santé. Au bon moment, au bon endroit.»
Potentiels d’amélioration de la qualité
Les exemples concrets mentionnés ci-après illustrent les potentiels d’amélioration de la qualité. Il convient toutefois de noter que les critères de qualité peuvent varier pour chaque acteur en fonction des différents aspects de l’échange d’informations.
Pour les patientes et les patients, une meilleure qualité et une plus grande sécurité de l’information accroît leur autodétermination et leur responsabilité. Grâce aux outils numériques (recherches sur Internet ou l’échange d’expériences avec des compagnons d’infortune sur les forums Internet), ils peuvent cogérer leur traitement. En permettant aux professionnels de la santé qui ont le droit de consulter les données enregistrées dans leur dossier électronique, ils leur donnent accès à des données médicales importantes. Chaque professionnel de la santé peut ainsi avoir à portée de main toutes les informations décisives qui amélioreront la justesse du diagnostic ou la pertinence de la thérapie.
Pour les professionnels de la santé, un échange d’informations plus facile avec des collègues peut se traduire par une amélioration sensible de leur travail.
Perspectives de Telehealth
La cybersanté peut franchir les barrières du temps ou de l’espace. Cette approche est aussi appelée télémédecine ou Telehealth. La téléradiologie, par exemple, permet d’évaluer des examens radiologiques sans obligation de présence sur place de l’expert. Quant à la télémédecine, elle permet de mesurer des valeurs vitales au domicile du patient et de les mettre immédiatement à la disposition du professionnel de la santé. Le patient peut ainsi quitter l’hôpital plus tôt tout en bénéficiant d’un suivi optimal par son thérapeute.
Dans le domaine des modèles de soins intégrés, «eHealth» permet de mieux coordonner le traitement de patients souffrant de maladies chroniques. Les moyens électroniques encouragent, à la fois la communication entre les différents professionnels de la santé, et l’intégration des patients et de leurs proches. Il est possible de gérer et d’évaluer, de manière électronique, des plans de traitement adaptés au cas par cas, notamment dans les soins palliatifs.
Les données médicales saisies et mises à disposition électroniquement peuvent être utilisées au-delà du cadre des institutions et des patients pour mettre en place de plus grandes collectes de données, p. ex. à des fins de recherche. Ces données collectées et anonymisées peuvent livrer des informations essentielles pour le dépistage et le déroulement de maladies infectieuses, telles que les oreillons, la grippe, etc. Les données électroniques peuvent également servir à l’étude et à l’évaluation de pathologies telles que le diabète ou les maladies cardio-vasculaires. Enfin, la médecine basée sur l’évidence profitera, elle aussi, de ces banques de données.
Qui a accès aux données de santé?
Le principal risque lié à «eHealth» est celui de la protection des données. Le patient doit pouvoir garder, en tout temps, la maîtrise de ses propres données et être éclairé en conséquence. Pour cela, des mesures techniques et organisationnelles suffisantes seront à prévoir. Au-delà, tous les acteurs doivent avoir conscience des limites, voire des risques de défaillance, de la technique. En d’autres termes, il faut pouvoir assurer des soins minimaux sans «eHealth».
Meilleure qualité de traitement, davantage de données pour la recherche et la prévention
La préparation et l’échange optimal de l’information induiront sans conteste une amélioration concrète de la qualité de traitement. Lorsque plusieurs acteurs sont impliqués dans le processus thérapeutique, la télémédecine et les soins intégrés apportent déjà la preuve que «eHealth» est capable d’améliorer, sensiblement, le quotidien des professionnels de la santé.
Contact
Sang-Il Kim, eHealth, Suisse, sang-il.kim@e-health-suisse.ch