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Peu de changement dans la situation de la nutrition en Suisse

Édition n° 97
Mars. 2013
Maladies non transmissibles

6e rapport sur la nutrition en Suisse. Monsieur et Madame Tout-le-monde continuent de manger trop sucré et trop salé, ainsi que trop peu de fruits et de légumes – et ce, bien qu’ils connaissent les principales recommandations nutritionnelles. L’excès pondéral demeure l’un des principaux problèmes de santé en Suisse. La situation des données sur la nutrition en Suisse est, comme par le passé, insuffisante. Tels sont quelques uns des résultats du 6e rapport sur la nutrition en Suisse que le Conseiller fédéral Alain Berset, chef du Département fédéral de l’intérieur, a présenté au public le 22 janvier 2013 en même temps que la Stratégie alimentaire suisse 2013–2016.

Les rapports sur la nutrition en Suisse (RNS) de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) paraissent à un rythme de 7 ans et décrivent la situation de la nutrition en Suisse. Le rapport actuel contient les chapitres «Recommandations alimentaires actuelles», «Situation nutritionnelle en Suisse», «Alimentation et santé» ainsi que «Mesures nutritionnelles destinées à promouvoir la santé». Alors que le dernier RNS (datant de 2005) comptait 1000 pages, le RNS actuel n’en compte plus que 300. Les principaux résultats et informations sont les suivants.

1. Excès pondéral: stabilisation à un niveau élevé?
Pour la première fois, des indices permettent de constater que la fréquence de l’excès pondéral et de l’adiposité n’augmentent plus aussi fortement que par le passé, tant chez les enfants que chez les adultes. Mais l’adiposité et l’excès pondéral restent largement répandus et occasionnent des coûts de santé directs et indirects élevés d’environ
5,8 milliards de francs par an (chiffres de 2006).

2. Maladies cardiovasculaires: les personnes obèses sont fortement touchées
Les maladies cardiovasculaires sont la cause de décès la plus fréquente en Suisse. 9 à 14% de tous les décès suite à des maladies cardio-vasculaires sont imputables à l’adiposité. Les personnes obèses ont un risque environ deux fois plus élevé de décéder d’une maladie cardiovasculaire que les personnes de poids normal.  

3. Une nutrition saine réduit le risque de cancer
Le cancer est la deuxième cause de décès en Suisse. Le tabagisme est l’un des facteurs de risque de cancer les plus importants que l’on puisse influencer. Divers facteurs de nutrition jouent aussi un rôle important. Une alimentation riche en produits végétaux, mais pauvre en viande rouge et en alcool peut réduire le risque de souffrir de certaines formes de cancer.  

4. Recommandations nutritionnelles: la quantité et la qualité sont importantes
Si les recommandations quantitatives (p. ex. 5 portions de fruits et légumes par jour) sont importantes, les recommandations qualitatives le sont tout autant. Celles concernant les graisses et les huiles ne portent pas seulement, aujourd’hui, sur la quantité consommée mais sur la nature de la graisse/de l’huile et par exemple sur une consommation accrue d’huile de colza et d’huile d’olive.  

5. Tendance positive dans la consommation de graisses
Les recommandations qualitatives en matière de consommation de graisses sont de mieux en mieux respectées. L’utilisation de graisses végétales (p. ex. huiles de colza et d’olive) a augmenté ces 20 dernières années et celle de graisses animales (p. ex. beurre ou saindoux) a reculé. La consommation de poisson a également augmenté de près de 50% ces 30 dernières années – et, avec elle, l’absorption de bons acides gras.  

6. Trop peu de légumes, de fruits et de produits laitiers
Les recommandations en matière de légumes, de fruits, de lait et de produits laitiers sont moins respectées: 91% des hommes et 83% des femmes consomment des légumes moins de trois fois par jour. La devise «5 par jour» n’est appliquée que par 21% des hommes et 38% des femmes. 90% de la population suisse consomment moins de trois portions de lait ou de produits laitiers par jour.  

7. Trop de sel
La consommation moyenne de sel se situe toujours vers 11 g (hommes) resp. 8 g (femmes) par personne et par jour. L’objectif de la Stratégie sel est d’obtenir une diminution de 16% pour ramener la consommation à moins de 8 g et, à plus long terme, d’atteindre les 5 g par jour recommandés par l’OMS.

8. Faible attention accordée à l’alimentation
Selon leurs propres dires, près de 30% de la population suisse n’accordent pas une attention particulière à la nutrition. Au-delà, la nutrition est considérée comme peu importante dans la prévention des maladies ou le maintien de la santé.

9. Diverses carences
Diverses études indiquent que des groupes de population spécifiques souffrent toujours de déficiences en certains micronutriments: iode, fer, acide folique (femmes en âge de procréer) et vitamine D (personnes âgées et nourrissons).

10. Interventions axées sur des groupes-cibles
Les hommes, les jeunes et les groupes de population socio-économiquement défavorisés ont une conscience et une connaissance de la nutrition inférieure à la moyenne et sont donc les plus exposés aux maladies liées à la nutrition. En conséquence, ces personnes méritent d’être au centre des futures interventions en matière de nutrition. Pour réussir à les toucher efficacement, la condition sine qua non est de bien les connaître ainsi que de comprendre leur mode de vie et leur comportement en matière d’alimentation.

11. Etiquetage des produits alimentaires: peut mieux faire
Pour de nombreux consommateurs, l’étiquetage actuel des produits alimentaires est trop confus et difficilement compréhensible. En cause, les différents systèmes utilisés parallèlement en Suisse. Un étiquetage harmonisé et compréhensible peut contribuer à mieux s’orienter dans l’offre de denrées alimentaires et à faire un choix plus sain, et bénéficierait en particulier aux personnes ayant de faibles compétences en matière de nutrition.  

12. Etat des données: insuffisant et lacunaire
L’état des données en matière de nutrition et de santé est toujours insuffisant en Suisse et ne permet pas de tirer de conclusions ni sur la consommation individuelle de denrées alimentaires, ni sur le degré d’approvisionnement, de groupes de population particuliers, en certains micronutriments. En outre, la Suisse ne dispose, par exemple, ni de chiffres représentatifs sur la fréquence de maladies dues à l’alimentation, ni sur le surpoids chez les enfants.

Base pour des stratégies nationales
Le 6e RNS sert de base à la Stratégie alimentaire suisse 2013–2016 (autrefois Ernährungspolicy), publiée en même temps que le 6e RNS. Ses six champs d’action définissent les priorités et les objectifs dans le domaine de la nutrition et servent de base aux différents acteurs pour l’élaboration de plans d’actions et de mesures en la matière. Le 6e RNS ou la stratégie alimentaire suisse influent aussi sur la définition de priorités dans le Programme national alimentation et activité physique (PNAAP) de l’OFSP, incitant l’office à prévoir et à mettre en œuvre, avant tout, des mesures d’ordre relationnel. L’initiative actionsanté, l’amélioration de la composition des denrées alimentaires et l’extension de la base de données sont poursuivies. Dans la mesure du possible, les mesures de l’OFSP seront mises en œuvre sur des base volontaires et en collaboration avec les groupes d’intérêt ad hoc issus de l’économie, de la formation, etc.

Ne pas baisser la garde
Pour les auteurs du 6e RNS, l’amélioration de la situation nutritionnelle en Suisse passera avant tout par l’optimisation de la base de données, la révision de la composition des denrées alimentaires, une offre optimisée de la restauration à l’extérieur, un meilleur étiquetage des denrées alimentaires ainsi que par le renforcement des compétences sanitaires et nutritionnelles. Pour réussir, il est indispensable que les divers acteurs issus des domaines de la nutrition, de la santé, de l’économie, de la formation et de l’agriculture collaborent. Au niveau politique, il faut renforcer l’approche multisectorielle pour tenir compte de la prévention et de la promotion de la santé dans tous les domaines politiques.

Publications

6e rapport sur la nutrition en Suisse (rapport général)
324 pages, édition imprimée disponible en allemand, en français et en italien sous www.publicationsfederales.admin.ch et www.sge-ssn.ch/shop.
Prix: CHF 25.– frais de port en sus.

Stratégie alimentaire suisse 2013–2016 – fondée sur les principales conclusions du 6e rapport sur la nutrition (brochure)
20 pages, édition imprimée disponible gratuitement en allemand, en français, en italien et en anglais sous www.publicationsfederales.admin.ch (dans la limite des stocks disponibles)

6e rapport sur la nutrition en Suisse (dépliant publicitaire)
6 pages, édition imprimée disponible gratuitement en allemand, en français et en italien sous wwww.publicationsfederales.admin.ch

Téléchargement gratuit de toutes les publications sous www.rapportsurlanutrition.ch

Evaluation du 6e RNS: donnez-nous votre avis!
Le 6e rapport sur la nutrition en Suisse, la brochure «Stratégie alimentation suisse 2013–2016» ainsi que le dépliant publicitaire feront l’objet d’une évaluation au printemps 2013. Aidez-nous à améliorer encore le concept du prochain rapport sur la nutrition en Suisse et à adapter les rapports à vos besoins. Vous trouverez le lien vers l’enquête en ligne sur le site de l’OFSP. Merci de votre participation!

Contact

Andrea Renggli, Section Risques nutritionnels et toxicologiques, andrea.renggli@bag.admin.ch

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