Que sait-on de l’état de santé des populations migrantes?
Sep.. 2010Défi addictions
Monitoring de la santé. On sait que l’état de santé des migrant-e-s en Suisse est moins bon que celui de la population indigène. Le second monitoring de l’état de santé de la population migrante en Suisse (GMM ll) doit fournir d’autres informations sur la question.
La politique de santé suisse est axée sur le principe de la garantie de l’égalité des chances en matière de santé. Le but est atteint lorsque toutes les personnes vivant en Suisse ont la même chance d’être en bonne santé ou d’exploiter pleinement leur potentiel de santé. Bien que la migration en soi ne rende pas malade, les populations migrantes sont particulièrement vulnérables dans leur santé et méritent une attention particulière dans l’optique de l’égalité des chances visée. Les causes de cette vulnérabilité accrue résident principalement dans des pressions matérielles et psychiques (p. ex. situation socio-économique défavorable, discrimination), des comportements défavorables à la santé (p. ex. consommation de tabac, manque d’activité physique), des déficits d’information et un moindre recours aux offres préventives. De plus, le système de santé suisse tient encore trop peu compte des situations de migration (p. ex. barrières linguistiques). Pour remédier à ces handicaps la Confédération a lancé, sous l’égide de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), la stratégie fédérale Migration et santé 2002–2007. Dans le cadre de cette stratégie, une première enquête sur l’état de santé et le comportement en matière de santé des populations migrantes (GMM I) à été menée en 2004. Cette enquête a livré de nouvelles informations intéressantes sur la mise en œuvre de projets prometteurs tels que la plate-forme Internet www.migesplus.ch (conseil en matière de santé pour les populations migrantes).
Second monitoring de la santé: révéler d’autres potentiels d’amélioration
Afin d’améliorer encore les données disponibles et, à moyen terme, d’identifier les tendances d’évolution dans l’état de santé et le comportement de santé des populations migrantes, l’OFSP a commandé un second monitoring (GMM ll). Il fait partie du Programme national Migration et santé 2008–2013, qui contient des mesures dans les domaines de la promotion de la santé et de la prévention, de l’éducation et des soins de santé, de l’interprétariat communautaire et de la recherche.
Les résultats du GMM II doivent répondre aux questions suivantes:
1. Quelles sont les principales différences entre les populations migrantes et la population indigène en matière d’état de santé, de comportement de santé et de culture sanitaire ainsi que dans l’optique de l’accès au système de santé?
2. Quelles sont les différences sanitaires au sein des populations migrantes et quels sont les groupes les plus vulnérables en matière de santé?
3. Quels sont les déterminants principaux des différences constatées et quelle est la force de leur impact? Ces déterminants peuvent être le genre, l’âge, le travail/revenu, la formation, l’intégration sociale, les conditions du pays d’origine, le processus de migration, l’ethnicité, la situation de séjour et les compétences linguistiques.
Échantillonnage du GMM ll
L’enquête interrogera un total de 3000 personnes issues du contexte migratoire. Le sondage effectué auprès de la population indigène lors de l’Enquête suisse sur la santé 2007 servira de référence.
L’enquête aura lieu entre septembre et décembre 2010. La responsabilité de ce vaste projet impliquant quatre instituts incombe à Jürg Guggisberg, bureau Bass. Le rapport final est attendu pour fin juin 2011.
Contact
Thomas Spang, Programme national Migration et santé, thomas.spang@bag.admin.ch