Apps et Self-Tracker contre les MNT
Sep.. 2018mHealth
Étude Quantified Self. Les apps et les appareils de mesure portables qui permettent d’enregistrer son activité physique ou ses habitudes alimentaires sont tendance. Aident-ils à vivre plus sainement et à prévenir les maladies ? Une étude le montre : elles ont du potentiel mais, dans la masse, il n’est pas facile de distinguer celles qui sont efficaces et sûres.
Des capteurs bon marché sur les appareils
portables et un immense choix
d’applications liées à la santé sont proposés
pour les téléphones portables. Ils
permettent de collecter toute une série
de données sur soi en vue d’améliorer
sa santé. On appelle cette automesure le
« quantified self » (QS).
Cette QS a-t-elle une incidence sur la
santé publique ? Pour répondre à cette
question, l’OFSP et eHealth Suisse ont
soutenu l’étude « Quantified Self, interface
entre lifestyle et médecine » de la
Fondation pour l’évaluation des choix
technologiques Suisse (TA SWISS). Cette
étude a été menée en 2017 par la Haute
école des sciences appliquées de Zurich
(ZHAW) et l’Institut des études des technologies
d’avenir de Berlin.
Offre immense
La gamme de produits QS est divisée en produits de consommation et en produits médicaux. La plupart des produits ne sont pas classés comme des dispositifs médicaux, comme par exemple les podomètres. Les produits QS du domaine médical sont principalement utilisés pour le traitement, la prévention ou le diagnostic des maladies chroniques. Jusqu’à présent, cela se fait plutôt à petite échelle, en raison des réserves émises sur leur fiabilité, de preuves d’efficacité insuffisantes et du manque de normes de qualité dans ce domaine. Malgré l’amélioration de la technologie des capteurs, la mauvaise qualité des données en lien avec les ordinateurs portables reste un problème. Il en va de même pour la sécurité des données. Mais le potentiel de ce type de produits semble élevé.
Défi qualité
Pour la promotion de la santé et la prévention,
on considère largement que les
applications QS favorisent les changements
de comportement, fournissent de
l’information et facilitent l’accès aux
services de soins. Selon les experts, le
QS permet d’atteindre des groupes de
population difficilement accessibles
avec les moyens traditionnels, tels que
les fumeurs, les jeunes ou les hommes
de plus de 50 ans.
Une base scientifique fondée et une
grande convivialité constituent le point
central de ces applications. Parmi les
produits actuellement sur le marché,
bon nombre ne remplissent pas ces critères.
De nombreux appareils font des
recommandations imprécises, voire
erronées. Les utilisateurs ont donc
besoin de savoir quelles apps sont efficaces
et quels capteurs sont fiables.
C’est la raison pour laquelle un outil
Apps et Self-Tracker contre les MNT
d’autodéclaration censé favoriser la
transparence est prévu pour les développeurs
de telles applications.
Les inégalités pourraient être renforcées
Un risque inhérent aux solutions de QS
est une discrimination accrue dans le
domaine de l’assurance maladie. De
même, les inégalités en matière de santé
pourraient être renforcées dans la
mesure où la plupart des utilisateurs de
telles apps sont déjà fortement sensibilisés
aux questions de santé.
Au final, les applications QS – malgré le
manque de preuves disponibles et les
réserves susmentionnées – peuvent être
considérées comme prometteuses pour
la santé publique.
L’étude, l’ouvrage et des résumés sont disponibles sur www.ta-swiss.ch et www.vdf.ethz.ch.
Contact
Marc Raemy, division Prévention des maladies non transmissibles, marc.raemy@bag.admin.ch