«3 for 50», what else ?
Jui.. 2012Programmes nationaux de prévention
Forum Léonie Chinet. En matière de prévention, le slogan de la « Oxford Alliance for Health» montre la voie: alimentation équilibrée, activité physique régulière et abstinence du tabac permettent à eux 3 de prévenir les 4 maladies chroniques majeures responsables de plus de 50% de la mortalité totale. Au-delà de ces 3 comportements, les facteurs de risques pour la santé sont largement documentés et connus. Alors, à quoi bon s’encombrer de programmes, agissons, que diable!
Certes, mais face à la multiplicité des acteurs, et avec des ressources malgré tout limitées, comment s’assurer que les efforts de chacun se conjuguent pour une efficience optimale?
En édictant un programme de prévention, un canton affirme son engagement dans un domaine dont il reconnaît par là même l’importance. Il donne un signal fort aux instances publiques, communales et cantonales, mais aussi à la population ainsi que, bien sûr, aux organismes de prévention. Il se fixe des objectifs sur lesquels il devra rendre compte et invite l’ensemble des partenaires à s’associer à leur réalisation. Responsable de fournir des mesures de promotion de la santé et de prévention, le gouvernement cantonal s’engage, par son programme, non seulement à allouer des moyens pour la réalisation de ses objectifs mais aussi à veiller lui-même, à travers les décisions qu’il est appelé à prendre dans les divers secteurs de sa compétence, à favoriser un contexte de vie qui respecte – voire contribue à réaliser – ces objectifs. A l’articulation entre le niveau local et le niveau national, le programme cantonal permet enfin de valoriser l’expérience et l’innovation émanant du terrain pour les mettre au service d’un objectif commun et du plus grand nombre.
Dans cette perspective, les programmes nationaux posent un cadre indispensable pour permettre aux cantons d’exercer leurs compétences. Ils légitiment leur investissement dans ces domaines et les incitent à tirer à la même corde tout en intégrant la diversité régionale. Si les cantons, à travers leurs instances de coordination intercantonales, peuvent faire fructifier les acquis en veillant à la cohérence et à la complémentarité de leurs actions, la Confédération donne quant à elle les priorités basées sur l’évidence scientifique et fixe des objectifs communs, ainsi qu’une stratégie pour les atteindre. A cet effet, les cantons peuvent s’appuyer sur les compétences et les ressources mises à disposition par l’OFSP, tant pour développer que pour réaliser leurs programmes cantonaux de prévention.
A titre d’exemple, le programme de prévention du tabagisme du Canton de Vaud a permis de renforcer les moyens alloués à ce domaine et de développer les collaborations nécessaires à la réalisation des objectifs fixés, avec des résultats à la clé: un centre d’informations et d’expertises au service des autorités publiques et de la population, une prévention du tabagisme dans les écoles, auprès des apprentis, des futurs et jeunes parents, des professionnels de la santé, intégrée aux politiques publiques de ces secteurs.
Sur le plan législatif, des bases légales régissent la protection contre la fumée passive, la restriction de l’accès aux produits du tabac et de leur publicité, quand bien même ces domaines dépendent en partie d’autres départements que celui en charge de la santé.
Si les programmes de prévention des pouvoirs publics ne sont pas une fin en soi, ils n’en sont pas moins les moyens nécessaires pour garantir, à l’ensemble de la population, une protection de la santé la meilleure possible avec les moyens disponibles.
Léonie Chinet,
Cheffe du projet pour la prévention des dépendances, Service de la santé publique, canton de Vaud, Membre
de la CFPT.