Lorsque les personnes âgées consomment trop d’alcool
Jui.. 2012Programmes nationaux de prévention
Nouvelles études. Nombreuses sont les personnes âgées qui souhaitent profiter de la vie en s’octroyant des petits plaisirs – par exemple un verre de vin ou une bière avec le repas. Cependant, certaines d’entre elles en boivent en grandes quantités et fréquemment, mettant leur santé en danger, à plus forte raison lorsqu’elles prennent des médicaments. Cette situation confronte leurs proches et le personnel d’accompagnement à de nombreux défis et souligne la nécessité de disposer d’offres de soutien. Tels sont les résultats de deux études sur la question.
Afin de mieux connaître la consommation d’alcool des personnes âgées en Suisse, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a mandaté Addiction Suisse et l’Institut de recherche sur la santé publique et les addictions (ISGF) de mener les études ad hoc.
Une analyse des données de l’Enquête suisse sur la santé (ESS) par Addiction Suisse (voir encadré) révèle que près d’un homme sur dix (9%) âgé de 65 à 69 ans présente une consommation problématique d’alcool. Chez les femmes de cette même tranche d’âge, ce chiffre est légèrement inférieur, avec 6,6%. On parle de consommation problématique lorsqu’un homme boit plus de 40 grammes d’alcool pur en moyenne par jour et une femme plus de 20 grammes en moyenne par jour. Cette quantité correspond environ à trois ou quatre verres de vin pour un homme, et à un ou deux pour une femme. Les conséquences sanitaires et économiques doivent être prises au sérieux dans une optique de santé publique.
Trouver des solutions communes grâce au Programme national alcool
La population suisse vit toujours plus longtemps. Ce constat va de pair avec l’augmentation des maladies touchant fréquemment les personnes âgées: cancer, diabète, hypertension ou dépression. Selon certaines études, une consommation importante d’alcool constitue ici un facteur de risque. Par ailleurs, l’alcool peut modifier l’effet des médicaments ou provoquer des interactions dangereuses. La consommation excessive d’alcool peut avoir d’autres effets néfastes pour la santé: complication neuropsychiatriques, états de confusion, chutes ou dénutrition. Enfin, les relations sociales se détériorent, les personnes se retrouvent seules et se replient sur elles-mêmes.
Par le Programme national alcool (PNA), l’OFSP s’engage, avec une alliance regroupant les cantons et les partenaires issus de la prévention, du traitement, de la recherche et de la mise en œuvre, à diminuer et à éviter la consommation problématique d’alcool. L’alliance identifie les dangers et les dommages liés à l’abus d’alcool, ainsi que leurs causes, développe, par exemple, des instruments dans les domaines sanitaire et social et vient en aide aux personnes touchées ou en danger, ainsi qu’à leurs proches. Auteur de la seconde étude (voir encadré), l’ISGF a analysé dans quels domaines il était nécessaire d’agir. Les autorités sanitaires ont notamment été chargées d’intégrer davantage dans leur politique le thème de l’abus d’alcool chez les personnes âgées. L’ISGF recommande également que les institutions de santé, telles que les foyers pour personnes âgées et les établissements médico-sociaux développent des concepts et des directives visant à réduire la consommation problématique d’alcool. Toutes ces mesures doivent permettre aux personnes âgées de profiter de la vie en toute dignité et de rester en meilleure santé possible.
Deux études pour s’informer
Les deux études mandatées par l’Office fédéral de la santé publique se sont penchées sur la consommation d’alcool des personnes âgées en Suisse: Addiction Suisse a évalué les données de l’Enquête suisse sur la santé (ESS) de 2007 en se concentrant sur les femmes et les hommes de plus de 60 ans qui consomment des substances psychotropes (et donc aussi de l’alcool). L’étude de l’Institut de recherche sur la santé publique et les addictions (ISGF) a examiné les mesures prometteuses visant à réduire la consommation problématique d’alcool chez les personnes âgées. Les deux études peuvent être consultées en ligne sous www.alkohol.bag.admin.ch, sous www.suchtschweiz.ch et sous www.isgf.ch.
Contact
Gabriela Scherer, co-responsable Section Alcool, gabriela.scherer@bag.admin.ch